Mercredi 18 mai 2022 - 20h30

 

Théâtre d'Orléans

ANDROMAQUE

de Jean RACINE - mise en scène d'Anne COUTUREAU

Avec
Théo ASKOLOVITCH
Clara FOUBERT
Sébastien GORSKI
Eléonore LENNE
L'Eclatante MARINE
Louka MELLAVA
Fabrice SCOTT

Durée : 2h30 environ

Accueil et placement numéroté dans le respect des règles sanitaires

      Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque qui cherche à protéger son fils Astyanax tout en restant fidèle au souvenir de son mari, Hector, tué par Achille en combat singulier pendant la guerre de Troie…
     "En déroulant les fils enchevêtrés des passions amoureuses que met en scène Andromaque, Racine fouille la vertigineuse question du désir et démonte la mécanique universelle : plus l'objet s'éloigne et plus le désir augmente. Mécanique ô combien dramaturgique ! Pour achever la démonstration et mener l'œuvre à sa forme tragique, Racine pousse le jeu à l' extrême et situe l'objet hors d'atteinte
     Pour les personnages, les seules issues sont la mort ou la folie.
     Malgré la démesure de la peinture, impossible de ne pas voir que la violence d'Hermione et de Pyrrhus, le délire d'Oreste et la cruauté d'Andromaque sont bien les nôtres. Dans notre société moderne, hyper sensible au moindre danger, avide de contrôle et de "douceur", au point de donner du désir une image pathologique, la pièce de Racine provoque une sorte de collision historique à la fois abrupte et réjouissante. Et si la violence contemporaine n'était plus de succomber à son désir, comme "une bête", mais de le nier, comme " un ange" ?
      Ce théâtre se définit comme un théâtre de la parole, puisque les règles classiques empêchent qu'aucune action n'existe en dehors du dialogue entre les personnages. C'est là que le "miracle racinien" se manifeste : le style porte l'acteur et non l'inverse.

"J'aime le théâtre classique français pour ce qu'il dit de nous, aujourd'hui. Croire qu'il faille adapter les œuvres en les modernisanr afin de les rendre accessibles n'a pas de sens. Je m'attache plutôt à créer un univers artistique susceptible de toucher les spectateurs de mon époque.
Dans Andromaque, l'ancrage historique n'est pas déterminant. Les personnages ne reflètent ni le XVIIème siècle français, ni l'antiquité. La force du texte, c'est aussi un univers esthétique qui  s'impose et s'il convient de troubler sa permanence par la vie effrénée sur scène, la rigueur tragique invite à une forme d'humilité dans la scénographie. Ce parti pris répond aussi à une volonté personnelle de renouer avec un certain dépouillement tourné vers la recherche de simplicité."   

                                                              Anne Coutureau

Anne Coutureau a déjà été invitée par l'ATAO avec les spectacles Naples millionnaire d'Eduardo de Filippo en 2013 et Dom Juan de Molière en 2017.