L'ATAO, c'est un "plus" que je veux garder.
(Monique P. Orléans)
(lauréat 2011 des Journées de Lyon des auteurs de théâtre)
Criss et Cross, deux frères, partent à la recherche du trésor enfoui avant la débandade de la guerre civile qui a ravagé leur pays : une paire de J.M. Weston, indispensable emblème de leur passé de «sapeurs*», de ceux qui aiment se saper. Ils fouillent et se souviennent des horreurs que leur famille et eux-mêmes ont vécues, et de l’histoire douloureuse du Congo traversé par le colonialisme, la dictature puis la violence de la guerre civile.
Dans ce texte, l'auteur, Congolais lui-même, cultive le cocasse, taquine l'absurde et livre une pièce grave et burlesque. Une quête menée tambour battant par des
acteurs au verbe virtuose pour dire les atrocités d’une guerre sans merci et chanter la culture de la Sape*, ultime rempart contre la barbarie. Un hymne à la vie avec la force de frappe des
éclats… de rire.
* les "sapeurs" sont les adeptes de la SAPE, la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes.
Ce mouvement est né dans les deux Congos (Brazzaville et Kinshasa) après le retour d'Europe des immigrés africains pendant les indépendances. Il consiste à s'habiller de vêtements et d'accessoires de luxe pour parader dans les rues et confronter leurs agencements imaginatifs et créatifs.
On dit même que certains stylistes internationaux n'hésitent pas à s'inspirer de leurs trouvailles.
La paire de Weston que les personnages recherchent est emblématique du mouvement.