BUILDING

de Léonore CONFINO - mise en scène de Catherine SCHAUB

avec Léonore Confino, Olivier Faliez, Yann de Monterno, Fred Nony et Miren Pradier.

Durée : 1h 30 environ - Tournée de création

Attention

Location sur site FNAC et guichet FNAC Orléans à partir

du lundi 6 février 2012

La première représentation de Building a eu lieu à Poissy le 20 octobre. Voici quelques photos du spectacle dues à Rémy-Pierre Ribière.

Un building de 13 étages. Nous sommes chez Consulting Conseil, une entreprise qui a pour mission de Coacher les coachs, de conseiller les conseillers.

Le Président directeur général amorce la pièce en motivant ses collaborateurs avec un discours convenu, superposant, avec éloquence, banalités et techniques de communication.

On suit la chronologie d'une journée de travail. On se hisse dans le building au rythme soutenu d'une scène par étage: hôtesses, comptables, agents d'entretien, cadres, directeurs des ressources humaines, chargés de communication s'agitent, déjeunent, prospectent, brainstorment et surtout se donnent en pâture à une société qui revendique sans ciller "le profit avant tout".

La pièce, ponctuée de passages musicaux et chorégraphiés, dévoile sur le mode piquant et caustique la vie quotidienne d'une entreprise d'aujourd'hui.

"Les pièces sur le travail et l'entreprise ne sont pas très nombreuses. Pourtant, dans une étude de l'Insee menée auprès de 6 000 personnes, le travail arrive en deuxième position comme condition du bonheur.

Paradoxe troublant: on voit apparaître dans l'entreprise d'aujourd'hui des méthodes managériales générant des pratiques insensées (la déstabilisation psychologique, la menace à l'évaluation, le chantage au licenciement, les conduites déloyales, etc) qui instaurent la peur, l'humiliation, la frustration. Alors qu'il est de plus en plus performant, le monde du travail se déshumanise et entraîne de plus en plus de souffrances insurmontables.

Je m'interroge sur les réponses des entreprises à ce phénomène. Que penser des "négociations sur la souffrance", de l'observatoire du stress et des mobilités forcées", des "séminaires sportifs de cohésion" qui se multiplient? Et surtout pourquoi acceptons -nous de nous prêter à cette folie absurde du "toujours plus, toujours plus vite" qui nous place sous tension permanente et dans un mal-être croissant...

Quelle belle idée que d'opposer, d'un côté, la construction de l'immeuble bétonné, symbole érectile de l'empire capitaliste et de l'autre, la construction de l'homme! La pièce croise les deux interprétations: plus on gravit les étages du bâtiment, plus l'humain s'écroule..."

Catherine Schaub